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Dienstag, 27. Dezember 2016

Ce que nous pouvons apprendre de modèles surdoués. Ou: Comment un vieux roi peut nous motiver encore aujourd'hui


Lilli Cremer-Altgeld


Mon examen réussi, je me mis rapidement à l'ouvrage comme directrice de séminaires. Quelques mois auparavant j'avais été membre d'une équipe  qui interwiewait "l'élite*)" allemande pour une université allemande. C'est là que j'appris comment et pourquoi les personnes atteignent leurs objectifs comme prévu. J'intégrai maintenant ces informations dans mes séminaires.

D'une certaine manière je me réjouissais de diriger ces seminaires. Mon idée: les participants des séminaires seraient hautement satisfaits d'apprendre de première main comment agir pour réussir et avoir du succès. À quels rouages tourner - ce qu'il valait mieux ne pas faire - et ce qui était important pour atteindre l'objectif souhaité.

Je pensais: les participants se mettront bien vite à l'ouvrage et sonderont à quoi pourrait ressembler leur chemin personnel vers le succès. Et ils commenceront eux aussi à se rejouir de ce qui les attend.

Je fus sans aucun doute trés naïve.

Car quel en fut l'écho?

Peu jusqu'à pas d'intérêt pour la réussite personnelle.

Comment pouvait-il en être ainsi?

Ma première pensée: C'est peut-être à cause de moi?

Je dois tout simplement encore mieux communiquer ces "secrets du succès, de la réussite"!

Pour cela le contrat d'un groupe américain vint bien à propos: j'avais la tâche d'interroger les employés sur le sujet "succès et réussite".

Aprés avoir terminé cette étude j'étais tout-à-fait certaine: les gens ont peur de ce que nous appelons succès et réussite.

Peur du succès qu'ils veulent tous (?) à tout prix?

Peur de la réussite personnelle? Voire donc peur de la réalisation des souhaits et des rêves personnels?

Certes, il y avait bien là ces meneurs, ces animaux de tête, qui pouvaient d'une certaine manière s'imaginer d'être heureux. Il existait pour eux ce tableau: "Mon objectif, c'est d'avoir une villa au bord du Lac Tegern, de pouvoir laisser promener mon regard sur la vallée à partir de ma terrasse et de prendre plaisir à ma Ferrari (qu'elle soit noire ou rouge, peu importe). Je serai alors coach et écrirai des livres."

Pourquoi coach?

Je suis moi-même coach, maintenant depuis plus de vingt ans. Une belle profession. Ce n'est par contre pas une profession qui tombe sous les impôts sur les diverstissement.

Non. Pas un seul d'entre eux ne devint coach. Pas de villa, pas de Lac Tegern, pas de Ferrari. Et, parmi les personnes que j'avais interrogées, il s'agissait là déjà de celle avec le plus grand succès dans la vie.

Les autres membres de cette étude avouèrent sans ambages: J'AI PEUR!!

Peur de ne pas être à la hauteur de la tâche. Peur de ne pas reconnaître le chemin. Peur de perdre les contacts sociaux. Peur des envies et de la jalousie des autres. Peur de soi-même.

On peut vaincre la peur. Mais les gens avaient peur de cela aussi.

Je reçus une deuxième chance, celle de pouvoir travailler à une étude sur l'élite. Cette fois-ci j'eu même la possibilité de lire toutes les interviews. Et je remarquai qu'il y avait une différence entre ce que "l'élite" raconte à la presse - et ce que peuvent apprendre les scientifiques. J'appris que la peur règnait aussi chez ces personnes. Mais j'appris aussi qu'il existait des réseaux. Des réseaux de véritables amitiés qu'elles avaient noués avec art et endurance. J'appris finalement que c'était ces réseaux qui les recueillaient à chaque fois qu'une grosse tempête s'annonçait.

Ces personnes n'en voyaient pas moins de toutes les couleurs dans leur vie que d'autres personnes aussi. Mais elles avaient le réseau qui les recueillait. Ces gens avaient investi beaucoup de temps, d'amour et d'estime dans ce réseau. Non pas avec calcul, non pas avec stratégie - bien que peut-être que si - mais avant tout, parce que c'était le véritable souhait de cette élite, de voir et de cultiver le bon côté de l'homme... c'est pour cela qu'elle nouait toujours et toujours ces réseaux.

Avec leur culture d'encouragement et de revendiquation, ces réseaux étaient très demandés, ne réussissaient-ils pas à établir un clima de bienveillance et  de bienvenue. Bien qu'il ne sagissait pas d'un club secret et bien qu'ils ne semblaient pas y exister de statuts, tout le monde voulait en faire partie aussitôt en avoir entendu parler. Le principe de ces réseaux était très simple: c'était une association de valeurs morales identiques où l'on vivait la solidarité, le respect, l'estime, la coopération et le fait d'être là les uns pour les autres.

Le sentiment de respect et de bienveillance mutuels s'avérait avoir un effet contagieux. Ainsi que l'engagement de voir en l'autre ses bons côtés et de parler en termes élogieux des ses dons. Pour le cas où ces personnes devaient critiquer, elles le faisaient certes d'une façon appropriée, mais encore avec charme, sans être blessantes. Elles ne penseraient sans doutes en aucun moment à se rendre  plus importantes au détriment des autres. Pour la plupart elles semblaient avoir une attitude courageuse et une vue optimiste sur le monde. Et de prendre leur père, leur mère ou d'autres membres de la famille comme modèles pour trouver la force nécessaire pour venir à bout des défits à relever. Mais aussi des philosophes, des poêtes, des musiciens, des inventeurs ou des explorateurs, et particulièrement souvent, des politiciens servaient d'idéaux à suivre. C'étaient rarement des femmes. Les femmes exceptionnelles qui ont été choisies comme modèles, étaient la tsarine russe, ainsi que Elisabeth I, la Reine d'Angleterre.

Le président d'une grande association m'expliqua qu'il se positionnait au bout de chaque jour devant le tableau de son idéal et lui demandait s'il était satifsait de lui. Parfois ces conversations muettes ne duraient que quelques instants. D'autres fois il prenait place à proximité et cherchait à élucider ce qu'il pensait avoir entendu ou ressenti. C'est avec fierté qu'il me montra son idéal: Frédéric II, donc Frédéric le Grand, appelé aussi "der Alte Fritz".

Un politicien est entouré d'innombrables photographies dans son cabinet de travail, qui le montrent avec des personnalités, qui l'ont accompagné un bout de son chemin, des compagnons de route. Dans des moments de doutes, d'incertitude ou d'une faiblesse passagère, il regarde à la ronde et réfléchit à ce que l'une ou l'autre des personnes sur ces photos feraient bien à sa place. Ce politicien pense se sentir plus fort et plus sûr après ces moments de recueil et d'entretiens mentaux.

Le politicien le plus connu avec lequel j'ai parlé avait des idéaux absolument différents: ses voisins. Tous ses voisins. Il dit: si un jour je me retire de la politique , je voudrais que chacun de mes voisins veuille encore me saluer avec plaisir. C'est pourquoi il réfléchit toujours et toujours sur son travail et se demande s'il recevrait encore la bienveillance de ses voisins.

Ces personnes qui se trouvent à la tête de notre société mentionnent bien souvent une pensée, un dicton de Goethe. Elles remarquent également être influencées par l'idéologie de Goethe. Et que c'est justement ce dicton qui a imprégné leur vie: "Noble soit l'homme, serviable et bon".

Peut-on maintenant résumer cela dans la simple formule: Qui est bon (envers soi et) envers les autres personnes - sera recompensé par la vie? Chez les "élites" qui ont été interrogées ici, j'ai pu noté cette tendance.

Il existait toutefois d'autres raisons à côté des "réseaux" (de VÉRITABLES AMITIÉS!), des idéaux, des modèles et l'estime mutuelle.

Celà dépendait avant tout de la façon dont on se voyait soi-même, et aussi de la façon dont on se developpait. Il est clair pour tout le monde que chaque (!) être humain a des dons particuliers. Qu'il faut les découvrir, également.

Il existait ces réflexions que l'on a aussi attribuées à Goethe: "Nos souhaits et nos voeux sont les pressentiments des compétences qui reposent en nous, les signes avant-coureurs de ce que nous sommes capables de devenir. Ce dont nous sommes capables et ce que nous voulons, notre imagination se le représente an dehors de nous et dans le futur. Nous ressentons une nostalgie de ce que nous possédons déjà en nous. Et c'est ainsi qu'une imagination passionnée transforme notre  potentiel véritable en la réalité de nos rêves."

Tous les participants étaient certes conscients qu'il ne s'agissait pas uniquement de se représenter l'avenir de ses rêves, mais qu'il fallait élaborer cet avenir avec du travail, de la discipline et de la concentration. Et ils ont tous accepté cette condition sine-qua-non pour eux.

Je ai remarqué encore une autre chose. Toutes ces personnes avaient en commun une affinité plus ou moins grande pour Marc Aurèle. Ou pour l'un des autres philosophes de la Stoa. Ce n'est pas pour rien que la Stoa est considérée comme le guide des élites dans la région anglo-saxonne. Ce n'est pas pour rien que l'on dit que cette philosophie mène au bonheur. On le soupçonne déjà lorque l'on lit le dicton de Marc Aurèle: "Être heureux signifie avoir bon caractère" (Introspection VII).

Quand les gens ne réussissent pas dans leur vie, c'est vouvent dû au fait qu'ils ont des peurs, des craintes. Peur d'un avenir incertain. Peur d'autres personnes. Peur d'eux mêmes. Et aussi, qu'ils ont l'impression d'être dominés par ces craintes et que rien ne peut y changer quoi que ce soit.

Toutes les personnes ont des craintes. Les unes sont prises au piège de ces craintes - les autres cherchent et trouvent une issue, et vainquent la peur.

Il est donc question de s'exposer à cette peur.

Ce que beaucoup de personnes ne connaissent que peu: On peut de nos jours vaincre la peur sans thérapie et sans coaching. Celui qui se concentre sur un avenir sans crainte, aura ses oreilles et ses yeux bien ouverts - et reconnaîtra ainsi ce qui lui est serviable pour le moment. Cela exige du courage de se dire: j'ai peur, mais je vais lutter et vaincre cette peur. Car: je suis digne de le faire. Et je vais me le promettre!

Celui qui peut se libérer de sa peur, sera libre de découvrir son objectif et son chemin. Cela ne se fera peut-être pas du jour au lendemain. Mais cela se fera.

J'ai bien souvent vu que des personnes qui s'étaient déjà abandonnées, retrouvaient leur chemin dans la vie. Des personnes très malades. Des personnes issues d'une famille désolante. Des personnes qui n'ont pas été encouragées mais dont on avait abusé. Des personnes qui ne sont pas nées du bon côté de la vie.

J'ai vu que chacun pouvait retrouver le côté ensoleillé de la vie. J'ai connu une femme handicapée qui avait déjà été abandonnée par ses deux médecins - j'ai parlé personnellement avec chacun d'eux; l'un m'a dit qu'elle ne survivrait peut-être même plus la nuit - et deux jours plus tard elle se retrouvait dans un avion à destination des vacances. Et quelques semaines plus tard elle pouvait à nouveau marcher à l'aide d'une canne. Plus tard encore, même sans cette canne. Lorsque j'eu notion qu'une médecin de l'hôpital où il se trouvait, avait "abandonné" mon père: "Votre père peut mourir d'un moment `l'autre", je ai commencé à lutter. Mon père survit - et grâce à une homéopathe il vécut encore 7 ans, tout-à-fait bien, heureux et plein d'entrain. Il est important de garder oreilles, yeux et coeur ouverts et de développer la force de croire à des visions et des objectifs - peu importe de ce qu'en disent les autres.

Je suis persuadée que chacun vaut la peine de trouver ce soleil, cette force en lui. Le premier pas: estimez-vous vous-même! Celui qui s'estime soi-même, sera estimé par les autres. Celui qui s'aime soi-même, sera aimé par les autres également. Suivre son intuition est le pas suivant.

Il est bon, sans doute, d'avoir de la patience. Zèle et discipline sont des caractéristiques utiles également. Mais avant tout: cherchez le véritable objectif avec beaucoup d'amour et écoutez les signes du coeur et de l'intuition. Recueillez-vous et faites une pause aussi. Peut-être reculerez-vous même d'un pas et retrouverez-vous le calme. Réfléchissez encore une fois à l'objectif et au chemin à suivre et ressentez: qu'est-ce qui me motive? Quelle est la vision qui met vraiment le feu à mon coeur et fait brûler mes oreilles? Puis lâchez le tout et laissez les choses se faire. Laissez les choses se faire, afin que le chemin à suivre se dessine tout seul, sans pression et tout simplement. Et bien souvent cela se passera comme sur des roulettes.

Je croise les doigts!

(c) Lilli Cremer-Altgeld, 2016


*) Personnes qui sont considérées comme des modèles dans notre société vu leurs performances: des personnes choisies par l'université dans les domaines des sciences, des recherches, des technologies, des arts, de la politique, de l'économie, des médias, des sports. Pourquoi vois-je en ces personnes des personnes surdouées? Il va de soi qu'elles n'ont pas commencé par me montrer leur carte de membre du club des surdoués, MENSA. Mais elles m'ont toutes raconté leur vie. Et c'est ainsi que j'ai pu reconnaître de très grandes ressemblances avec les attitudes et les comportements des surdoués, comme par exemple l'encouragement et le support par certaines organisations, pour lesquelles il faut disposer d'un certain QI pour en devenir membre, ou comme le cas de celui qui a fait son doctorat en physique avec le degré "summe cum laude", ou comme cette femme qui parlait huit langues.



Traduit de l'allemand par André Leyens.